Dissertation sur un ver intestinal, nouvellement découvert et décrit sous le nom de Bicorne rude par

an IX - 1801, an IX - 1801, in-4, [4]-52 pages, titre-frontispice et 2 planches gravées à l'aquatinte, demi-basane blonde de l'époque à coins vélin, dos orné de filets dorés, pièce de titre grenat, Édition originale, rare, de la thèse de Charles Sultzer, jeune médecin de l'École de médecine de Strasbourg ; elle est ornée d'un charmant titre-frontispice en couleurs montrant un génie qui s'avance vers un microscope pour observer le "bicorne rude", qu'il porte dans un bocal, et de deux planches d'après dessins de l'auteur, figurant les observations microscopiques du prétendu parasite : avec et sans membrane, le détail de la structure et des "cornes" pourvues de poils ainsi qu'une coupe latérale et sagittale. Charles Sultzer (1770-1854) présente ici la découverte d'une nouvelle espèce d'un ver intestinal, le "Bicorne rude" (Ditrachyceros rudis), trouvé dans les selles d'une femme de 26 ans présentant des troubles digestifs. La description du parasite est confirmée en 1804 par Laennec dans son Mémoire sur les vers vésiculaires. Par la suite, on constata que le "bicorne rude" n'était autre qu'une graine de mûrier noir (Morus nigra). Le fruit, non mûr, ingérée par la patiente, présentait effectivement deux cornes, restes des stigmates de la fleur. "Néanmoins ce faux parasite eut une assez longue existence jusqu'à ce que Bremser [parasitologiste autrichien (1767-1827)] le considère comme un pseudo-parasite." Cette thèse erronée constitua un "excellent exemple d'errement de l'esprit humain et d'observations microscopiques mal interprétées" et révéla la difficulté particulière du diagnostic microscopique des éléments parasitaires des selles. Cahiers de formation parasitologie, 1995, 5-6. Quérard IX, 292