Detalles
Materia
Envoi autographe, EDITION ORIGINALE, POESIE - POETRY,
Descripción
ÉDITION ORIGINALE de ce recueil de vers. Un des 120 exemplaires sur Ingres d'Arches après 30 ex. sur Japon et 80 ex. sur Hollande. Suivent 600 ex. sur vergé anglais. La couverture, illustrée d'un bois gravé de CharlesHamonet, est tirée sur beau papier métallisé à effet bronze-or, réservé au tirage de luxe. Les couvertures des exemplaires sur papier anglais sont tirées sur papier blanc.Envoi autographe signé à la Comtesse de Noailles, qui fut la marraine du poète en littérature : "à Madame la comtesse Mathieu de Noailles, au divin poète du "coeur innombrable" et des "éblouissements" au grand coeur qui chante les vivants et pleure les morts, j'ose offrir [les libellules crucifiées] en humble hommage d'une invraisemblable admiration. André David 26 septembre 1920"."Ma génération vouait au poète du Cœur innombrable une admiration fervente ; la mienne était sans borne. Ignorée de la jeunesse d'aujourd'hui, la comtesse de Noailles est encore au purgatoire des célébrités du début du XXe siècle mais le temps viendra où elle comptera parmi les classiques," écrit André David en ouverture de son article Femmes inspirées (Revue des Deux Mondes, octobre 1971). Il y évoque sa rencontre avec la comtesse — à laquelle il avait demandé par courrier la grâce d'une préface — un soir de 1915, alors que le retentissement d'une sirène l'avait poussé à chercher refuge chez elle :"Mon émotion était telle que je demeurai à ses pieds, sans voix. Mais je n'ai plus oublié le son triste de sa voix lorsque je m'en allai :— Quand il n'y aura plus la guerre, vous vous souviendrez, mon enfant, de cette visite d'un poète à un poète, par une nuit de bombardement."Anna de Noailles, en tous cas, n'oublie pas, et donne une préface au recueil d'André David Douze ballades et chansons d'Écosse paru chez Crès en 1920, la même année que les Libellules crucifiées.En 1922, André David se rapproche de Rachilde, qui le "couve" selon Léautaud "comme une cane son canard." (Journal du 2 février 1922) ; ils co-signent un roman, Le Prisonnier (1928). Léautaud témoigne encore :"Depuis quelque temps son nouveau poussin littéraire est le jeune André David, joli garçon fort élégant, fils d’un joaillier de la rue de la Paix. Je tiens de Vallette que ce garçon reçoit de son père 1 000 francs par mois comme argent de poche. Il est tout le temps fourré chez Rachilde, entrant chez elle à toute heure, et elle, de son côté, est tout le temps à dîner ou déjeuner chez les parents. André David semble être la vedette des mardis, tout le monde est après lui et il amène avec lui toute une collection de dames [.]" (Journal 29 avril 1922) Le courant ne passe pas entre ses deux protectrices, et André David s'éloigne progressivement de la Comtesse. Il raconte dans ses mémoires, parues sous le titre Soixant equinze années de jeunesse :"Rachilde fut ma seconde marraine dans les Lettres, la première ayant été Anna de Noailles. La romancière de Monsieur Vénus et le poète du Cœur innombrable ne nourrissaient pas l’une envers l’autre beaucoup de sympathie. Une année, à la vente des Écrivains combattants, la comtesse de Noailles, se rendant au comptoir où elle devait dédicacer ses œuvres, s’arrêta sur son passage devant celui de Rachilde. Installé dans une salle voisine, je n’étais pas présent au bref colloque échangé entre ces deux célébrités féminines, mais j’en garantis l’authenticité. Mme de Noailles s’arrêta devant Rachilde et lui demanda à brûle-pourpoint à mon sujet : Eh bien, Rachilde, qu’avez-vous faitdu petit garçon que nous avons fabriqué ensemble ? ". (p. 44)Exemplaire de provenance idéale