MaÓtres Mots

8vo, br. ed. 451pp. MaÓtres mots (Fayan) de Yang Xiong (53 av. J.-C. - 18 apr. J.-C.), achevÈ vers l'an 8 de notre Ëre, alors que la dynastie des Han occidentaux touche ‡ sa fin, est un texte majeur dans l'histoire du confucianisme tant par son projet ñ qui est de retrouver le souffle des Classiques dans une synthËse recouvrant une grande part des questions de son temps ñ, que par sa forme ñ inspirÈe du rythme et de la fragmentation des Entretiens de Confucius. Il se prÈsente comme un recueil de brefs dialogues entre Yang Xiong et un interlocuteur anonyme. …crit dans une langue cultivant la concision et la retenue, ce texte s'articule autour de trois grands axes : líaffirmation díune urgence ‡ renouer avec une vie vÈritablement Èthique, en prenant pour horizon un Confucius ‡ la fois maÓtre proche de nous et Saint díune profondeur insondable ; la critique sur un mode souvent ironique de la doxa de son temps ; et enfin la rÈflexion historique, qui ‡ travers de brËves observations sur les grandes figures depuis líÈpoque des Royaumes combattants (403-222) jusquí‡ celle contemporaine de Yang Xiong, plonge le lecteur au milieu díune multitude de modËles et contre-modËles. Cette tentative díÈcrire de nouveaux Entretiens pour son temps a suscitÈ de vifs dÈbats dËs son apparition, mais le Fayan est restÈ jusquíau XIIe siËcle une rÈfÈrence incontournable dans líhÈritage confucÈen. Il en a par la suite ÈtÈ exclu avec líaffirmation de líorthodoxie ´ nÈo-confucÈenne ª, profondÈment hostile au projet littÈraire et philosophique du Fayan. HÈritant de cette dÈsaffection, la sinologie moderne n'a proposÈ que quelques rares Ètudes et traductions de ce texte, et aucune traduction annotÈe en langue occidentale n'avait ÈtÈ publiÈe ‡ ce jour. Yang Xiong (53 av. J.-C. - 18 apr. J.-C.) est l'une des figures phare du monde lettrÈ chinois de la dynastie des Han (206 av. J.-C. - 220 apr. J.-C.). Natif de la lointaine rÈgion de Shu (actuel Sichuan), il est appelÈ ‡ la capitale Changían o˘ il devient pour un temps une sorte de poËte officiel chargÈ de composer des descriptions flamboyantes des diverses activitÈs impÈriales ‡ travers lesquelles il tente de faire passer un enseignement ‡ líempereur. Il semble cependant síÍtre rapidement dÈsillusionnÈ quant ‡ la perspective de rÈunir dans ses Ècrits beautÈ esthÈtique et conscience politique, et commence en 3 av. J.-C. la rÈdaction díun traitÈ divinatoire dÈlibÈrÈment abscons, le Grand MystËre, composÈ sur le modËle du Classique des mutations. Sa carriËre de fonctionnaire impÈrial devient celle díun lettrÈ pauvre et obscur. Ses contemporains ne manquent pas de remarquer le paradoxe díune telle position, ‡ une Èpoque o˘ la culture classique est devenue un tremplin vers les plus brillantes positions.