Claude-Salvy,L'ART DE RECONNAITRE LES OBJETS,'73[collezionismo,antiquariato,arte

Claude-Salvy,
L'ART DE RECONNAITRE LES OBJETS.
Iconographie GEORGETTE THIBOUT.
HACHETTE LITTÉRATURE, Paris 1973,
copertina rigida, rilegatura in tela,
23x17,5 cm., pp.282,
numerosissime illustrazioni in nero e a colori,
testo in francese,
peso: kg.1
CONDIZIONI DEL LIBRO: ottime,
manca la sovraccoperta


TABLE
I - Avant-propos .......................................... 7
II - Un univers d'objets ............................... 12
III - La ronde des objets,
le temps, la lumière ............................... 25
IV - L'épopée et la longue route ........................ 37
V - Issus de la terre et du feu ........................ 81
VI - L'objet dans nos maisons............. ............126
VII - L'art des repas ............................. 13 5
VIII - La lumière .........................................201
IX - Le grenier imaginaire................................231
X - Objets précieux............................ 243
XI - Le Kitsch............................................259
XII - La course à l'objet .................................267
Glossaire ...............................................275

dal testo introduttivo:
Cet ouvrage n'est pas une encyclopédie
de l'objet. Moins encore un manuel
d'histoire de l'art. Il s'agirait plutôt
d'un voyage aux itinéraires variés dans
le temps et dans l'espace. Les objets,
même si à ce mot n'est pas accolé
celui d'art, avec son apparence pédante,
possèdent leur personnalité et leur
vie propres. Certains d'entre eux vien-
nent de très loin, d'autres font partie
de la multitude et représentent, à ce
titre, un élément de notre société.
C'est en réalité la connivence entre
l'homme et l'objet, connivence d'es-
sence magique aussi bien dans une
pensée déterminée que dans une forme
inconsciente, qui a été l'élément direc-
teur de cet ouvrage. Pourquoi tant
d'objets en général et pourquoi aussi
tant d'objets que le temps semble
avoir méconnus au regard des peintures
et des sculptures ? Mais tout ne change-
t-il pas avec notre temps, l'afflux des
masses à ce qu'il est convenu d'appeler,
faute d'autre mot, la culture, et la mon-
tée fabuleuse de la valeur des choses.
Jamais les pièces de forme, d'orfèvrerie
et de céramique, les boîtes de grand
prix, les pièces de fouilles, les étains,
la verrerie, les bois dorés, ainsi qu'une
foule d'autres choses n'ont été aussi
demandés. Il existe parallèlement
aux civilisations d'arts majeurs, une
civilisation des objets, aussi précieuse,
souvent plus accessible. Chacun s'inté-
resse aujourd'hui plus qu'hier à ce
domaine; un domaine encore partiel-
lement inexploré. On peut être plus
touché par un oiseau en simple poterie,
tout rond et court sur pattes, que par
une toile de réputation mondiale.
L'objet : expression humaine. En pre-
mier, l'accord homme/œuvre qui passe
par la matière et par ses techniques
plus ou moins contraignantes. L'œuvre
réussie est rarement spontanée. Obli-
gations et pénurie ont rendu, par une
sorte de compensation, l'imagination
plus féconde. Facilité, foisonnement,
absence d'esprit créateur, peuvent
être fatals aux objets. L'avènement de
l'ère industrielle, la montée des masses
l'ont prouvé. Le xxe siècle semble
émerger de ce chaos. Nous allons, lui
aussi, le rencontrer.
La multitude d'objets impose un choix
au niveau des choses les plus simples
comme à celui des objets de si grande
valeur que nous ne les acquerrons
jamais. Le choix, nourri par la connais-
sance, devient plus rigoureux à l'égard
des objets plaisants ou attirants. Le
choix permet de refuser, il permet
de juger de l'utilité, de la beauté ou de
la rareté, reconnues, appréciées dans
la joie qu'exprime la possesion. De là
procède une nouvelle forme de rapports
entre l'objet et nous.
L'objet ne doit pas être admis dans
notre «environnement» sans discus-
sion. Le coup de foudre existe, mais il
est exceptionnel, dans le cas contraire
il n'est que lubie. Avez-vous déjà remar-
qué l'attitude, les gestes d'un amateur
devant une pièce de qualité ? Il prend
celle-ci entre ses mains, l'examine, la
retourne, la flaire et finalement la
repose : «C'est un bel objet ! »
Si nous ne sommes pas des connais-
seurs, nous pouvons tous être des
connaissants. Collectionneur, amateur,
curieux et la masse des autres. Nous
sommes tous aujourd'hui des réunis-
seurs d'objets. Ajoutons qu'une sorte
de révision des valeurs d'art dans l'objet
se dessine actuellement. Certains vou-
draient voir assimiler les objets de qua-
lité à l'œuvre d'art proprement dite,
avec tous les droits et obligations de
celle-ci, en particulier au chapitre du
droit d'auteur et de ses suites.
Il faut cependant tenir compte ici de la diffé-
rence fondamentale entre l'objet, œuvre
unique d'un seul créateur et celui qui,
quelle que soit sa valeur, est une œuvre
artisanale soumise à des répétitions.
Les objets sont encore autre chose.
Nés de mains guerrières, renaissant
inlassablement derrière le piétinement
des hordes, soumis aux puissants, ils
ont laissé derrière eux, le témoignage
de leur qualité.
Ceci compenserait-il cela dans un
immense bilan où la beauté serait la
rançon du crime ? Ces objets qui nous
sont parvenus, ces objets que nous
aimons, évoquant les mains dont ils
sont issus, des mains humaines, des
mains d'orants, représenteraient-ils
des offrandes de rachat au regard
des forfaits accumulés (1)?
(1). Nous avons volontairement omis de nous étendre
sur les matières premières des objets et sur les diffé-
rentes techniques de fabrication, de nombreux
ouvrages traitant de ces sujets. Un glossaire et une
bibliographie fourniront à ceux qui désireraient
en savoir davantage quelques bases d'information.