Le festin d'immortalité. Etude de mythologie comparée Indo-Européenne

Librairie Orientaliste Paul Geuthner 1924 Paris, Librairie Orientaliste Paul Geuthner, 1924. Grand In-8 broché de XIX + 316 pages. Collection des Annales du Musée Guimet. Bibliothèque d'études, L’étude porte sur le mythe de l’immortalité tel qu’il est conçu dans les traditions indo-iraniennes, notamment à travers le soma (chez les Indiens) et le haoma (chez les Iraniens), qui sont des boissons rituelles censées conférer l’immortalité ou des pouvoirs divins. Dumézil y examine le mythe du festin où les dieux acquièrent l’immortalité grâce à cette boisson divine. Il explore les variantes du mythe dans les cultures indo-européennes, y compris dans les traditions indiennes (Rig-Véda) et iraniennes (Avesta). L’ouvrage propose une comparaison structurale des récits mythologiques afin d’en extraire des constantes symboliques et rituelles. Dumézil montre que ce mythe du festin ou de la boisson d’immortalité n’est pas isolé : il a des équivalents dans d’autres mythologies indo-européennes, comme L’ambroisie des Grecs, L’hydromel chez les Scandinaves, Le vin sacré des mystères dionysiaques.Il propose l’idée que ce mythe renvoie à une structure commune indo-européenne, où la boisson divine symbolise l’accession à une puissance surnaturelle, réservée à une élite divine ou héroïque.LLe festin d’immortalité marque la frontière entre les dieux et les hommes. La possession de la boisson sacrée donne accès à une forme d’absolu – l’immortalité, la force, la souveraineté. Dumézil jette ici les bases de son futur travail sur les fonctions tripartites indo-européennes, en montrant que ce mythe est lié à la fonction souveraine (magico-religieuse). C’est un travail précurseur de ce qui deviendra plus tard sa théorie des trois fonctions (sacerdotale, guerrière, productive). Peu courant.