Luc Maize - Sculpteur

1963, relié Luc Maize rue de la Charité, Lyon, vers 1963. Carnet in/12, 19 photos contrecollées, avec une note " d'après le recueil : "dessins et poèmes"." Bon étatDeCollection Luc Maize, une femme-artiste dans un milieu d’hommes. Un critique d’art emploie le qualificatif, à l’orée de la carrière de celle que rien ne destine à la filière culturelle. Née en 1913, Lucienne Maize est la fille d’un plâtrier-peintre originaire de la Drôme et d’une mère gardienne d’immeuble à Ainay. Pourtant, elle qui se qualifiera de « peintre autodidacte », est attirée par la sculpture, prend des cours, finit par s’installer dans l’atelier du peintre Bonnardel, quai Gailleton et prend la courageuse décision, en dépit de dures contingences matérielles, de se dévouer totalement à l’art de la sculpture et de la peinture. Un engagement qu’elle ne reniera jamais. Elle est soutenue par ses parents et quelques Lyonnais, ce qui l’aide à surmonter le double handicap d’être une artiste indépendante, et d’être une femme-artiste, dans un milieu d’hommes. C’est pour cela qu’elle préfère changer son prénom de Lucienne contre celui plus masculin de Luc. À partir de 1954, après une exposition à Tournon, sa notoriété s’affirme. La première exposition au Salon d’automne lui vaut une bourse. En 1958, le Grand prix de l’Union féminine internationale, à Lille, couronne son buste de Monseigneur Lavarenne, aujourd’hui installé en bord de Saône, dans le quartier Saint-Jean. Dès lors, ses œuvres se multiplient, ses expositions s’enchaînent, à Lyon, en France et à l’étranger jusqu’en 1982, quand la maladie du cœur la contraint à ralentir ses activités. Elle a réalisé diverses œuvres publiques : un médaillon de bronze de l’acteur lyonnais Benoist-Mary, apposé sur sa maison au 15 de la rue des Fossés-de-Trion ; un grand bas-relief figurant les armoiries de la ville de Tournon, apposé sur la façade de l’hôtel de ville ; la décoration du plafond de l’hôtel du Helder, rue de Marseille, toujours à Lyon… Mais également des commandes de collectionneurs tels que les bustes du compositeur Édouard Commette, de l’archevêque Jean Villot, de la diva Ninon Vallin… Mais Luc Maize est aussi l’auteur de dessins et de peintures qui offrent l’image d’un monde angoissant et déshumanisé, mais éclairé par une lumière réconfortante, tombant des cieux furieusement bleus. L’artiste décède en mai 2004, loin du quartier d’Ainay où elle a toujours vécu et travaillé.